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Tuesday, June 27, 2006

Iran : résistance d’un peuple opprimé
Iran, the Broken Soul

Durée - Lenght : 55'

Cette enquête d’investigation a pour point de départ une série d’assassinats d’intellectuels en automne 1998 à Téhéran. La population se révolte. Un mois plus tard, pour la première fois, le Ministère Iranien de l’Information et de la Sécurité avoue sa responsabilité.
Le film décrit les tactiques employées par les autorités iraniennes pour que les commanditaires ne soient pas nommés : les Ayatollahs au pouvoir, qui ont lancé la Fatwa à mort à l’encontre des intellectuels-opposants.
Le film suit de près le difficile combat des familles des victimes, pour que les exécuteurs et les commanditaires des assassinats soient dénoncés.
Le Tribunal militaire de Téhéran, dans un procès à huis clos, juge et condamne quelques simples agents du Ministère de l’Information et de la Sécurité. Les familles des victimes boycottent le procès.
Aujourd’hui, elles continuent leur combat pour mener les «vrais responsables» devant une justice indépendante et compétente.

Auteur - Réalisateur
Jamshid Golmakani
est né en 1957 en Iran. De 1977 à 1981, il travaille en tant que rédacteur-photographe aux rubriques reportages et politique du quotidien iranien « Ayandegan » et pour le mensuel « Jahangard ». Lui, comme des centaines de milliers d’Iraniens fuit son pays et se trouve en France où il poursuit ses études et obtient en 1998 un Doctorat en Cinéma et Télévision à la Sorbonne. Parallèlement à son travail universitaire, il réalise des documentaires pour la télévision française. Ses films portent un regard de l’intérieur et aussi des informations tangibles sur les sujets traités.
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This investigative inquiry looks into a series of assassinations of intellectuals which took place in Autumn 1998 in Tehran. The population was up in arms. One month later, for the first time, the Iranian Minister of Information and Security admitted its responsibility.
The film follows closely the difficult struggle by the victims' families to have those who executed and ordered these assassinations denounced.
The Military Tribunal of Tehran, tried and convicted behind closed doors a few agents of the Ministry of Information and Security. The victims' families boycotted the trial.
Today they continue their struggle to have those who are "truly responsible" charged and tried before an independent and competent tribunal of justice.

Author - Director
Jamshid Golmakani
was born in 1957 in Iran. From 1977 to 1981 he worked as photo-journalist for the reports and politics section of the Iranian daily "Ayandegan" and for the monthly "Jahangard". In 1982, like hundreds of thousands of Iranians, he fled his country and fund him in France and continued his studies, obtaining in 1998 a Doctorate in Cinema and Television at the Sorbonne University. Simultaneously with his academic work, he directed documentaries for French television. His films are marked by a view from the inside as well as concrete information on the subjects they deal with.




Diffusion : l’Histoire, Canal France International, Slovenija TV

Festivals
Festival International du Film d’Histoire-Pessac
FipaTél – Biarritz
Festival du Cinéma Iranien en Exil - Paris
Festival International du Film des Droits de l’Homme de Paris
MediMed – Barcelone



Coupures de presse
Télérama : Jamshid Golmakani retrace dans ce documentaire le difficile combat des familles des victimes pour que les exécuteurs et les commanditaires des meurtres soient retrouvés et jugés. Il décrit également les méthodes utilisées par les autorités religieuses iraniennes, à l’origine des fatwas lancées contre les intellectuels, pour se dégager de toute responsabilité dans ces assassinats.
L’enquête exclusivement à charge est minutieuse, mais on peut regretter que le réalisateur ne trouve pas toujours la bonne distance avec son sujet. Sans doute par implication personnelle excessive. Peut-être aussi en raison d’une trop grande empathie avec certaines victimes de ces événements. Que ces réserves ne vous détournent pas de ce film. Les documentaires qui aident à appréhender la situation intérieure iranienne restent rares. Olivier Milot



Le monde / Sélection des films du jour
Ce documentaire de Jamshid Golmakani revient sur la vague d’assassinats d’intellectuels commis en 1998 sous le régime des mollahs. Le journaliste iranien, lui-même exilé en France, et auteur de plusieurs documentaires (Iran, résistance d’un peuple opprimé, 2003 ; L’Iran, le foot et des affaires, 1998 ; Procès de Berlin, le terrorisme iranien condamné, 1998 ; Des papiers pour les réfugiés, 1993…) porte attention sur la question des « commanditaires », question dangereuse en Iran jusqu’à ce que le ministre de l’information et de la sécurité révèle que certains agents de son ministère ont été impliqués dans ces meurtres. Reste à connaître les noms. Le film suit le combat des familles des victimes, pour faire éclater la vérité. Leurs témoignages ainsi que ceux d’opposants politiques et du président de la Ligue iranienne des droits de l’Homme permettent d’éclairer la stratégie d’un régime prêt à tout pour empêcher de les trouver.



TéléObs : Suicide à la crème / Retoure sur les racines de la répression politique au pays des mollahs
Pourquoi les intellectuels respectés ont-ils été sauvagement assassinés ? Qui se trouve derrière ces assassinats en série ? Jamshid Golmakani suit les proches des victimes qui, avec dignité et détermination, se battent, jusqu’aux Nations Unies, pour que lumière soit faite. Pour la fille des époux Forouhar, il s’agit de continuer le combat de ses parents, car « on ne pourra avancer vers la démocratie en Iran sans rendre la justice sur ces crimes ». Maigre signe de libéralisation des années Khatami, pour la première fois, le ministère de l’Information et de la Sécurité reconnaîtra l’implication de ses agents. Malheureusement pour l’enquête, le principal suspect se suicidera officiellement en prison, « en avalant de la crème épilatoire».
Ce film émouvant n’œuvre pas seulement à rendre hommage à ces intellectuels, considérés par bon nombre d’Iraniens comme des martyrs du peuple. Il revient sur les racines et les rouages mêmes de la répression politique en Iran, qui depuis 1979, dans sa volonté de détruire les ennemis de l’Islam, a déjà fait plusieurs milliers de victimes. Bijan Anquetil



Autour du Prix du documentaire du Festival International du Film d’Histoire à Pessac, Jamshid Golmakani intervient dans l’émission « Le Monde Change », animée par Patrick Chompré, diffusée sur RFI, le mardi 25 novembre 2003.

Patrick Chompré :
Jamshid Golmakani, votre film, intitulé : Iran : résistance d’un peuple opprimé, revient sur les assassinats qui ont visés des intellectuels iraniens en automne 1998 et la lutte pour que la justice soit faite sur ces crimes. Voici l’extrait du discours de Maryam Mokhtari, la veuve de l’écrivain, assassiné en automne 1998.
« Sa vie a été pleine d’efforts et de richesse spirituelle. Il fut un grand penseur. Il a été très patient, supportant ses blessures morales. Il fut un poète. Il a été enlevé alors qu’il faisait la queue pour acheter de la nourriture bon marché, vendue par l’Etat. Et son cadavre, non identifiable, a été trouvé dans un terrain vague d’Amirabad, avec deux coupons d’alimentation dans la poche.
Et maintenant c’est le monde qui réclame la justice. Fier de lui, le peuple porte le deuil de sa disparition.
Comme il l’a toujours souhaité, nous transformerons notre deuil en réflexion.
Que son âme soit gaie et que sa pensée soit éternelle » !
P.C. :
Jamshid Golmakani, ces intellectuels, dont vous parlez dans votre film, Mohammad Mokhtari, Daryouche Forouhar et sa femme, politiques, est-ce qu’ils ont quelque chose en commun qu’il ont été assassinés ?
Jamshid GOLMAKANI :
Ce qu’ils ont en commun, qu’ils réclament tous, en premier ; la liberté individuelle. Ils réclament la justice sociale et la démocratie. Ce sont des éléments élémentaires pour n’importe quel être humain dans le monde.
P.C. :
Le film désigne le Ministère de l’Information et de la Sécurité, responsable, bras armé de la répression, décidé en haut lieu. Vous montrez toute la mécanique des assassinats et l’organigramme assez compliquée qui mènent à ses exécutions. Est-ce que c’est quelque chose qu’on sait en Iran ?
J.G. :
On le sait assez clairement. Le fondement de ce régime, cet Etat religieux est basé sur la charia. Selon les dirigeants iraniens, c’est l’Islam pur et dur. La constitution iranienne dit assez clairement que le Guide suprême est au dessous de trois pouvoirs judiciaire, exécutif et législatif. On connaît assez bien l’histoire de la Fatwa. C’est à dire, l’ordre qui donne un Mollah. Il faut qu’il soit un Mollah du haut niveau pour que une milice accepte d’exécuter l’ordre de couper la tête de quelqu’un.
P.C. :
Est-ce qu’on en parle en Iran ?
J.G. :
En Iran tout le monde sait comment fonctionne ce régime. Comme la presse libre n’existe pas en Iran, la population devient les vrais médias.
P.C. :
Vous suivez aussi les traces de la fille des époux Forouhar, qu’elle se bat au niveau international, pour que la justice soit faite. Est-ce qu’elle a le moindres de chance de réussir ? Elle essaie de mobiliser des instances internationales. On la voit en Allemagne ou au siège des Nations Unies.
J.G. :
La réussite de Parastou (j’ajoute qu’en persan, Parastou ça veut dire hirondelle) n’est pas une question de chance. La réussite de Parastou est la réussite de tous les libéraux iraniens à l’intérieur et à l’extérieur du pays qui réclament le moindres de liberté et la justice pour la population, opprimée depuis l’arrivée au pouvoir des islamistes en février 1979.
P.C. :
Vous la suivez, elle est très touchante dan son combat, voici un extrait, dont elle parle de son état d’esprit.
« La colère et la haine sont toujours en moi. Je pense que ces sentiments ne diminueront jamais. Je pense que, par respect pour mes parents qui défendaient toujours les opinions de ceux qui agissaient en faveur du peuple, et dont la vie a ainsi tragiquement pris fin, nous devons essayer de montrer que leur sang n’a pas coulé pour rien.
Sinon la haine et la tristesse ne disparaîtront pas et je ne connaîtrai pas le soulagement ».
P.C. :
Quel rôle peut jouer votre film ?
J.G. :
Je mets ce film dans la catégorie d’enquête d’investigation, qui est un film suffisamment documenté. Je le considère comme un document historique. C’est à dire ; je me bats contre les films qui sont pour une consommation immédiate. Ce qui est à la mode et qui est malheureusement la règle générale de la télévision. Je crois que je fais les films pour qu’ils soient valables pour longtemps. Ce film circule en Europe, aux Etats Unis et en Iran.
P.C. :
En Iran aussi ?
J.G. :
Oui. Les gens qui ont entré les copies en Iran. Dans ce film, j’ai regroupé des informations qui restent méconnues chez la jeunesse iranienne. L’histoire officielle du pays ne la permet pas de savoir comment ce régime est arrivé au pouvoir. Comment il a confisqué une révolution populaire que malheureusement ici, en Occident on l’appelle faussement la révolution islamique. Les gens ne savent pas que par exemple les kurdes iraniens en 1980 ont été massacrés.
P.C. :
Un rôle de connaissance ?
J.G. :Exactement.