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Atelier de Réalisation Audiovisuelle

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Tuesday, June 20, 2006

Des papiers pour les réfugiés
Papers for Asylum Seekers














Durée - Lenght : 48’

Le film est le résultat d'un an et demi de tournage, un an et demi d'actions de protestations des demandeurs d'asile déboutés et de grands changements de la politique du gouvernement français en 1991 et 92. Les grèves de la faim des déboutés du droit d'asile dans 38 villes à travers la France, sont le point de départ du film. Après 3-4 années d'attente de l'examen de leurs demandes d'asile, avec le risque d'être expulsés vers leurs pays d'origine. Nous prenons connaissance des procédures de traitement des récits des demandeurs d'asile par l'OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) et de la Commission des Recours des Réfugiés.


Auteur - Réalisateur
Jamshid Golmakani est né en 1957 en Iran. De 1977 à 1981, il travaille en tant que rédacteur-photographe aux rubriques reportages et politique du quotidien iranien « Ayandegan » et pour le mensuel « Jahangard ». Lui, comme des centaines de milliers d’Iraniens fuit son pays et se trouve en France où il poursuit ses études et obtient en 1998 un Doctorat en Cinéma et Télévision à la Sorbonne. Parallèlement à son travail universitaire, il réalise des documentaires pour la télévision française. Ses films portent un regard de l’intérieur et aussi des informations tangibles sur les sujets traités.

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This documentary is the result of a year and a half of shooting, of protests by dismissed refugee applicants and great changes in the French government policy in 1991 and 1992. The hunger strike started by dismissed applicants through 38 French cities is the starting point of this movie. Waiting after 3 or 4 years for examination of their file, living illicitly, risking to be expelled towards their own country. Also, we are informed about the proceedings of the OFPRA (French Office of Protection the Refugees and Apartheids) and how it treats the accounts made by the applicants for asylum.

Author - Director
Jamshid Golmakani
was born in 1957 in Iran. From 1977 to 1981 he worked as photo-journalist for the reports and politics section of the Iranian daily "Ayandegan" and for the monthly "Jahangard". In 1982, like hundreds of thousands of Iranians, he fled his country and fund him in France and continued his studies, obtaining in 1998 a Doctorate in Cinema and Television at the Sorbonne University. Simultaneously with his academic work, he directed documentaries for French television. His films are marked by a view from the inside as well as concrete information on the subjects they deal with.





Festivals
Panorama du Cinéma Iranien en Exil / Göteborg – Suède
Festival des Films Grands Reportages / Lagny sur Marne
Etats Généraux Documentaire, dans la cadre « Carte du monde » / Lussas
Festival Rendez-vous Film Humanitaire / Lyon

En consultation au CNC - Images de la culture, disponible à la BPI (Centre Georges Pompidou) et au Forum des Images.
En distribution par la Médiathèque des 3 Mondes.

Marc FERRO, historien, directeur de recherche à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris et commentateur d'émission HISTOIRE PARALLELE sur Arte, le 12 février 1994, présente Des papiers pour les réfugiés lors de ses séminaires Cinéma et l’histoire. Voici quelques passages de sa longue analyse :

Un premier grand mérite du film, à mon avis est d'avoir deux bons axes de construction : un bon axe de construction politique, puisque le film part sur les cas des individus bien énoncés, sur les problèmes de juridiction, les rapports de l'administration et les problèmes juridiques de la réglementation du droit d'asile.
On suit admirablement bien le parcours de ce droit, des péripéties de la réglementation, avec sa fin dramatique d'interdiction de travailler. Alors que la phase précédente, il fallait travailler. On voit très bien la progression de la problématique de la juridiction du droit d'asile, qui n'est pas simple et claire, qui est très claire et a été très bien fait dans le film.



La progression scénaristique du récit est très claire. Je suis sûr que tout le monde a beaucoup appris dans ce film, qui a des qualités, un vrai film documentaire sur le thème du droit d'asile.
La deuxième qualité théorique-méthodologique, c'est que ce film passe du niveau de l'individu au niveau des problèmes généraux et au niveau la politique des Etats. Il fait un aller-retour entre la politique des Etats, qui est à la fin analysée et condamnée par Serfati, ce militant communiste marocain qui a été enfermé longtemps, libéré, il y a quatre ans. Le discours sonne juste et surtout il est bien branché, relié à la problématique du film.
On voit très bien les liens entre la tyrannie qui règne dans les pays, l'aide que le gouvernement français apporte à ces pays, et si on l'aide, au moins la connivence, et le statut difficile de réfugié.
Donc, le film passe bien du cas individuel des demandeurs d'asile à la signification politique des mesures, non pas en France, mais dans la conjoncture mondiale.
Madame Hélène JAFFET, revient très bien dans le film, au cas individuel, montrant la dramatique des individus qui sont niés, deux fois; dans leur statut de simple citoyen chez eux et dans leur souffrance ailleurs.


Donc, le film est très bien construit au point de vue du récit et très bien fait. Ce n'est pas facile de trouver sa route dans une problématique aussi complexe, avec des exemples bien choisis. On voit des kurdes, des sri lankais et des mauritaniens. Les exemples sont pertinents.
Le deuxième ensemble de qualité cinématographique, puisqu’il y a une alternance bien heureuse d'interviews, des personnes qui parlent seules et des plans généraux qui montrent des scènes de meetings, des colloques, des manifestations, des fêtes.
Chez notre ami, Jamshid, il y a un don de cinéaste et dans son montage, qui a su trouver une cadence pour alterner des scènes générales avec mouvements et des plans fixes sur une seule personne qui explique. Il n'y a pas de tunnel, comme on dit. Il n'y a pas des tunnels, alors que le sujet est d'une extraordinaire aridité. Il était facile de nous enfermer dans des discours juridiques, par des avocats, politiques, par Serfati. Jamshid a su éviter ce travers, en même temps filmiquement il a su montrer des scènes.





La quatrième qualité, c'est son idée plutôt que son don ; il a suivi une affaire pendant un an et demi. Ça donne une unité de temps et une progression historique, un problème politique-humanitaire, qui est bien défini. Il est évident que, si on veut faire le film aujourd'hui, peut-être qu'il n'aura pas un démarrage comme lui a su prendre le problème à un moment précis, il y a un aboutissement.Grâce à cette unité de parcours et cette construction sur le problème, Jamshid a pu donner au film son unité historique. Evidement, ça fait un, deux, trois, quatre, cinq, six systèmes de qualité qui fait, qu'on a un bon document sur le problème du droit d'asile, un dossier noué et bien établi. Merci.